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Sous la surface
14 janvier 2019

Une sonde sur Mars

Après sept ans de travail et un voyage dans l’espace de 548 millions de kilomètres, la sonde américaine InSight a atterri lundi 26 novembre à la surface de Mars, après avoir survécu à la traversée de l’atmosphère de la planète rouge. « Atterrissage confirmé ! » a annoncé la contrôleuse de la NASA, depuis son centre de contrôle de Pasadena en Californie. Les ingénieurs et scientifiques de la NASA ont immédiatement laissé éclater leur joie. « Quelle journée incroyable ! », s’est exclamé Jim Bridenstine, patron de la Nasa, lors d’un point de presse à Pasadena. Le regard déjà tourné vers l’avenir, il espère pouvoir envoyer « des humains sur Mars » d’ici le milieu des années 2030, après avoir utilisé la Lune pour y tester les technologies ad hoc, a-t-il expliqué. L’algorithme a bien fonctionné lundi mais « avec Mars, rien n’est jamais acquis », a rappelé Tom Hoffman, chef du projet InSight qui doit prendre le pouls de Mars et étudier sa structure interne pour mieux comprendre notre propre planète Terre. Quelques minutes après l’atterrissage, InSight a envoyé sa première photo : une image brumeuse, obscurcie par les poussières soulevées durant l’impact mais où l’horizon est bien visible de même qu’une ou deux roches. Et, surtout, « l’image d’un endroit que nul être n’avait jamais vu auparavant ! », a insisté M. Watkins. Mars InSight est un atterrisseur immobile de 360 kg transportant des instruments scientifiques qui examineront en profondeur la structure interne de Mars pendant vingt-quatre mois, soit la durée d’une année martienne environ. My first picture on #Mars! My lens cover isn’t off yet, but I just had to show you a first look at my new home. Mor… https://t.co/9HUynaby6V Les panneaux solaires déployés Peu après son entrée dans l’atmosphère martienne, les frottements ont fait monter la température à 1 500 degrés Celsius mais InSight était bien à l’abri derrière son bouclier thermique renforcé. L’appareil se déplaçait alors à environ 20 000 km/h, soit trois à quatre fois plus vite qu’une balle de fusil, après un périple interplanétaire de 480 millions de km. Quatre minutes et une centaine de kilomètres plus bas, un parachute s’est ouvert automatiquement, freinant brutalement la descente. Puis l’atterrisseur a déployé ses trois jambes et le parachute s’est détaché, avant que douze rétrofusées ne s’allument pour ralentir à environ 8 km/h sa vitesse. Durant toutes ces étapes critiques, rien ni personne ne pouvait venir en aide à InSight pour corriger une trajectoire ou remédier à une défaillance. « Mon cœur s’est arrêté de battre pendant presque sept minutes », a plaisanté après coup Tom Hoffman. Responsable d’un projet approchant le milliard de dollars, il avait confessé « ne pas avoir très bien dormi » ces derniers jours. « Je suis soulagé, très heureux », a lâché de son côté Philippe Lognonné, père du précieux sismomètre français équipant InSight, qui a suivi l’atterrissage depuis la Cité des Sciences à Paris. Dernière étape cruciale pour la mission, InSight a bien déployé ses panneaux solaires, deux grands parasols circulaires de 2 mètres de diamètre. « L’équipe d’InSight va pouvoir se reposer tranquille cette nuit maintenant » tandis que l’engin recharge ses batteries, a déclaré Tom Hoffman. Par temps clair, ces panneaux solaires peuvent fournir 700 watts, tout juste de quoi faire tourner un robot mixeur, selon la Nasa. Ils alimenteront pourtant le déploiement des multiples instruments transportés par InSight, un processus qui va nécessiter à lui seul « deux à trois mois ». Une « machine à remonter le temps » géologique de la Terre Les premiers jours (on devrait dire « sols » s’agissant de Mars, selon les spécialistes) seront notamment consacrés à l’étude du site d’atterrissage et à la recherche du meilleur endroit pour y déposer les instruments, à l’aide d’un bras robotisé. La sonde doit scruter le sous-sol de Mars dans ses moindres détails. Des connaissances qui permettront de mieux comprendre la formation, voici des milliards d’années, de cette planète et par comparaison de la nôtre. InSight est de ce point de vue une sorte de « machine à remonter le temps » géologique de la Terre, expliquent les scientifiques. Le sismomètre de conception française écoutera les plus infimes vibrations du sol, provoquées principalement par les ondes de choc des météorites et les séismes. Comme un sonar de bateau, ces ondes permettront de dessiner une carte intérieure de la planète. Autre instrument remarquable, allemand celui-là : HP3 ressemble à une taupe reliée par une laisse à l’atterrisseur et doit creuser de 3 à 5 mètres de profondeur sous la surface pour prendre la température de la quatrième planète du système solaire. InSight représente la 21e mission lancée par les Etats-Unis vers Mars depuis les missions de survol Mariner dans les années 1960. Près de 20 autres missions ont été lancées vers Mars par d’autres pays.

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Commentaires
Sous la surface
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Non, ce n'est pas un blog consacré à la nage synchronisée ou aux activités aquatiques : il est plutôt question ici de regarder sous la surface de l'actualité, où l'on trouve souvent une faune aussi étrange que celle des grands fonds marins...

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